Dix, Marine Carteron. Editions du Rouergue, 2019

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Un pari fou. Voilà ce que nous propose Marine Carteron. La réécriture d’un classique, d’un monument de la littérature, c’est un peu quitte ou double. Et ici, on parle quand même du célèbre Les dix petits nègres d’Agatha Christie. Rien que ça.

Du coup, j’ai attaqué la lecture de Dix à mi-chemin entre l’excitation et la peur de la déception. Et BOUM, ça a tellement bien fonctionné sur moi, qu’au final je l’ai lu d’une traite et j’ai du user de tout l’anti-cernes possible pour faire bonne figure le lendemain au travail.

Le roman s’ouvre sur une scène sanglante, à base de « cavité ourlée de noir s’ouvr[ant] sur des tissus broyés ».

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Il dit qu’il voit pas le problème…

Ca pose bien le décor, alors si votre cœur est toujours bien accroché, vous pouvez continuer. Dès lors, on retrouve vite 7 adolescents tous aussi pénibles les uns que les autres, 3 adultes qui les encadrent (guère plus reluisants) se rendant dans un manoir isolé sur une île afin de participer à un jeu de télé-réalité littéraire.
Tous ont des choses à cacher et à se reprocher. Et comme on pouvait s’y attendre, rien ne se passe comme prévu…

Si vous avez lu les dix petits nègres, vous reconnaîtrez vite la mécanique (voire même le coupable, seul petit bémol de ma part, qui n’en est pas vraiment un vu que j’ai dévoré ce roman. Donc c’est un mi-bémol insignifiant, ce livre est GÉNIAL). Malgré ça, on se laisse complètement prendre par le scénario modernisé que nous propose Marine Carteron.

Tout dans ce livre est absolument grinçant. Parfois même, dérangeant (et je me dis qu’il faut être un peu déglingué soi-même pour y prendre un plaisir (presque) coupable à la lecture…). Et même si, pour notre plus grand bonheur, il y avait promo sur l’hémoglobine à l’écriture du livre, j’ai adoré la part importante de la torture que peut infliger la conscience quand celle-ci n’est pas très claire, et la présence des contes et mythes qui sont pour beaucoup dans les énigmes à résoudre (on ne le dira jamais assez, les contes ne sont pas (que) pour les enfants)…

Ce sera tout pour la petite chronique du mercredi, impossible d’en dire plus sans en dire trop.

Vous avez aimé ? Vous pouvez courir lire les Dix petits nègres, si ce n’est pas déjà fait, ou Puzzle de Thilliez, qui repose également sur la trame d’un escape game macabre et sanguinolent.

[EDIT] Bon, je viens de parcourir le web littéraire et donc mon avis ressemble beaucoup à celui de Bob et Jean-Michel qui ont été bien plus rapides que moi. Foncez voir.

5 commentaires sur « Dix, Marine Carteron. Editions du Rouergue, 2019 »

  1. Ouais t’as vu, non seulement on lit plus que toi, mais en plus on chronique plus vite que notre ombre (et que toi). *Lucky Luke du web littéraire*
    Mais comme on est aussi modeste et magnanime : jolie chronique, moi aussi je me suis demandée comment dire sans trop dire ! :p

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    1. On verra qui fera la maline quand nos filles auront l’âge de chroniquer et qu’on les embauchera gratos pendant qu’on se la coulera douce à St Malo… En plus, d’après ce que j’entends au boulot, la plupart des enfants sont « précoces » « en avance » et ont limite lu la recherche du temps perdu en plus de leur cahier de vacances CE2… Alors ce jour de gloire ne devrait plus trop tarder.

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